Que mangeait-on aux temps Bibliques ?

De quoi se composait l’alimentation chez les hébreux?

La nourriture était simple et  modeste. Connu depuis très longtemps au Moyen-Orient, le pain constituait l’essentiel de l’alimentation.

Le pain

En hébreu, « manger son pain » signifiait « prendre un repas ». Il fallait donc traiter le pain avec respect : même si le pain durci servait parfois d’assiette, il était par exemple interdit de poser de la viande crue ou une cruche sur le pain, ou de placer un plat chaud à côté ; il était encore plus interdit de le jeter, on devait ramasser les miettes « à partir de la taille d’une olive ».

On ne coupait pas le pain : on le rompait.  Jésus prit du pain, et après avoir prononcé la bénédiction, il le rompit ( Mt 26,26 ).

Le pain n’était pas le même pour tous : les pauvres mangeaient du pain d’orge, les riches du pain de froment, toujours broyé entre deux meules de pierre, ce travail étant souvent celui de la femme.
Les grains de blé pouvaient aussi être rôtis et servir de garniture à la viande. Broyés un peu gros, cela donnait l’équivalent de la polenta savoyarde ou du couscous des Arabes.

On en faisait aussi des gâteaux parfumés à la menthe, à l’aneth ou au cumin et l’on savait déjà faire des sortes de bonbons parfumés à la rose ou au jasmin, l’équivalent des loukoums d’aujourd’hui.

Le lait, le miel, les œufs

Au lait de vache on préférait celui de chèvre ou de brebis. Quant au miel, il avait une grande place dans l’alimentation, puisqu’il servait de sucre.
En revanche, l’œuf était quasiment inconnu : on n’en parle pas une seule fois dans l’Ancien Testament, et une fois ( dans la bouche de Jésus ) dans le Nouveau Testament.

Les légumes

Les légumes aussi avaient une grande place avec fèves, lentilles mais aussi les salades, les concombres, les oignons.

La viande

On mangeait peu de viande : c’était un aliment de luxe réservé aux grandes fêtes ou aux familles les plus riches. Le veau gras pour les grandes circonstances, l’agneau pour les fêtes religieuses, et plus ordinairement le chevreau, le pigeon, mais aussi la gazelle, la caille et la perdrix.

Le poisson

C’était surtout le poisson qui nourrissait le petit peuple, mangé le plus souvent grillé ou séché. Si bien que la base du menu habituel était composée de pain et de poisson.

On retrouvera bien sûr cela dans les Évangiles : multiplication des pains, repas du Christ ressuscité …

On mangeait beaucoup de sauterelles cuites à l’eau avec du sel, comme des crevettes, séchées ou confites dans le miel ou le vinaigre, ou bien réduites en poudre pour parfumer des galettes.  Jean Baptiste se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage (Mt 3,4).

Les épices

Tout cela était cuisiné avec beaucoup d’épices : le sel, venant des bords de la Mer Morte, mais aussi cumin, câpres, coriandre, safran, ail, oignon, poireau etc. Le beurre étant quasiment inconnu, tout était évidemment cuisiné à l’huile d’olive qui servait aussi en médecine.

Les fruits

Une grande place était donnée aux fruits : melons, grenades et dattes, figues et raisins dont Jésus parlera souvent, mais aussi les fruits secs grillés : amandes, noix, pistaches.

La religion contrôlait soigneusement tout cela : l’agneau devait être rôti aux ceps de vigne, et surtout il y avait des interdits alimentaires absolus : le porc bien sûr, mais aussi d’autres : Lv 11,1-23. Et les gestes les plus simples étaient aussi très réglementés : Lv 11,29-35.
Le sang étant le symbole de la vie, il était évidemment impensable de manger la chair d’un animal qui n’aurait pas été saigné : c’est la viande kasher : Lv 17,10-14.

La boisson

On buvait de l’eau bien sûr, mais aussi du lait, ou du vinaigre plus ou moins rallongé avec de l’eau (pensez au Christ en croix : quelqu’un courut, emplit une éponge de vinaigre, et la fixant au bout d’un roseau, il lui présenta à boire ( Mc 15,36 ).

On trouvait aussi des jus de fruits plus ou moins fermentés et même la schechar, une sorte de bière à base de mil et d’orge.

 Mais la boisson par excellence était le vin. Il était sacré puisque, sans aucun doute, c’est Dieu qui avait inspiré Noé, premier viticulteur de la Bible.

L’Ancien Testament cite le vin 141 fois, ce vin source de joie : le vin réjouit le cœur des humains en faisant briller les visages plus que l’huile.

La vigne était le symbole d’Israël, il était donc lui aussi l’objet de nombreuses prescriptions rituelles. C’était semble-t-il uniquement du vin rouge, sans doute assez épais, riche en alcool et en tanin. On le servait donc toujours mélangé avec de l’eau. Il était conservé soit dans de grandes jarres, soit dans des outres faites de peaux de chèvre tannées et fermées par une cheville de bois.


Que mangeait-on aux temps Bibliques ?