L’ange secret de Bethléem

L’ange mystérieux de la Basilique de la nativité

Pendant plusieurs siècles, les murs de la Basilique de la Nativité, élevée sur le lieu où Jésus-Christ serait né, ont caché un ange masqué sous des couches de plâtre.

Composé de minuscules carreaux de couleurs vives en pierre, en coquillages, en verre et en or, l’ange a été découvert au cours de restaurations dans l’église et repose maintenant sous une bâche en plastique pendant la poursuite des travaux sur le site sacré.

L’œuvre d’art récemment découverte n’est pas encore accessible au public. Les restaurations sont lentes et minutieuses à cause de l’importance historique et religieuse des fragiles œuvres d’art, et on n’envisage pas de présenter l’ange au public avant cet été.

Le directeur du projet de restauration a expliqué que cette œuvre historique a été découverte quand les restaurateurs ont scanné l’église avec des lasers avant le commencement des travaux.

«Nous devions nous assurer que nous n’allions rien endommager ou passer à côté de quelque chose comme cet ange, avant de commencer les rénovations.»

Les équipes de restaurateurs locaux et italiens soupçonnaient que la surface de l’un des murs, épaissi par une couche de plâtre, cachait peut-être quelque chose, mais ils étaient loin d’imaginer ce qu’ils allaient découvrir.

«On n’avait aucun témoignage de l’existence de cet ange, ou du fait qu’une œuvre d’art avait été camouflée sur ce mur»
La mosaïque est composée de carreaux minuscules en pierre, en coquillages, en verre et en or, les restaurateurs pensent que l’ange est demeuré masqué pendant plusieurs siècles.

«Nous pensons qu’à l’époque, les personnes responsables de l’église ont réalisé que l’ange était en train de s’abîmer et perdait des morceaux ici et là, sur son visage et sur les bords de l’image, donc ils l’ont recouvert pour empêcher d’autres détériorations. Les artistes originaux étaient vraiment très habiles et ils ont prêté beaucoup d’attention aux détails. Si vous regardez de près, vous vous rendrez compte que les sections dorées autour de l’ange sont en fait composées de fines lamelles d’or placées entre deux morceaux de verre.»

Les petits carreaux de coquillages et de pierre qui composent l’ange sont placés à plat contre le mur, alors que les tesselles d’or sont inclinées vers le bas afin que les visiteurs qui contemplent l’œuvre depuis le sol voient se refléter un halo de lumière dorée autour de l’ange.

Les tesselles d’or qui entourent l’ange sur la mosaïque récemment découverte étaient inclinées vers le bas afin de refléter un halo de lumière dorée autour de l’ange pour les visiteurs qui contemplaient l’œuvre depuis le sol .
Pendant les travaux de restaurations, les spécialistes ont découvert des fresques d’un bleu sombre que l’on avait recouvertes de peinture il y a plus de 100 ans, ce qui ne figurait pas non plus dans les archives de l’église.

«C’était vraiment formidable. Nous avons pu distinguer une partie des motifs, mais il y avait ce tas de plâtre en plein milieu qui avait abîmé ce qui était dessous. Nous ne savions pas trop ce que nous allions faire, jusqu’à ce qu’un membre de la communauté nous apporte une vieille photo en noir et blanc qui montrait que la partie centrale recouverte n’était autre qu’une croix.»

Les restaurateurs ont utilisé la photo pour recréer à l’identique le motif qui figurait sur le mur avant qu’il ait été repeint.

Juste au-dessus de la croix, de longues poutres de bois courent tout le long du plafond de l’église. Comme autrefois celle-ci n’était pas protégée des intempéries et de l’humidité, certaines des anciennes poutres de bois ont dû être remplacées – mais pas avec n’importe quel bois.

Les restaurateurs ont découvert sur les murs des fresques de couleur bleue qui avaient été recouvertes de peinture il y a longtemps. En utilisant les mêmes matériaux que les artistes d’origine, ils ont pu restaurer ces œuvres.

Les seuls aspects de la rénovation de l’église qui font appel à des matériaux modernes sont ses fenêtres voûtées, remplacées par des panneaux de verre plus épais qui protègeront son intérieur inestimable des intempéries.

A l’extérieur de l’église, des restaurateurs s’emploient à nettoyer les vieilles pierres, recouvertes depuis des siècles de couches de moisissures et d’algues.

L’extérieur de la Basilique de la Nativité est aussi en cours de restauration. Des ouvriers nettoient avec précaution les moisissures et les algues qui se sont développées sur les vieilles pierres au fil des siècles.

La restauration qui a commencé en 2013 est un projet à long terme qui devrait prendre des années, tant que le financement reste disponible.

Étant donné qu’il n’y a pas eu de restauration depuis des siècles, la technologie moderne offre beaucoup de ressources pour préserver cette église historique – mais pour mener le projet à bien il faudrait encore réunir près de 10 millions d’euros.

L’ange secret de Bethléem