Origine du parfum
On trouve les premières traces d’utilisations de plantes aromatiques dans des cérémonies religieuses chez les égyptiens environ 4000 ans avant Jésus-Christ où les branches, herbes, racines, gommes ou résines étaient brûlées pour répandre des odeurs plus agréables offertes aux dieux.
Chaque jour les Egyptiens brûlaient des aromates pour le dieu du soleil (Râ), à son lever, à son zénith et à son coucher et le célèbre encens appelé Kyphi, un mélange très odorant composé de myrrhe, de lentisque, de baies de genévrier, de graines de fenugrec, de pistache et du souchet comestible, le tout broyé et mélangé à du vin et à une préparation cuite à base de résine et de miel.
Dès la plus haute antiquité, ces fumées épaisses, odorantes, s’élevant en tourbillons vers le ciel accompagnées de prières, représentaient un symbole fort, porté par la conviction que des voeux adressés aux dieux leur parviennent plus vite portés par ces fumées odorantes aux parfums agréables.
C’est dans ces temples que se développa petit à petit l’art de la parfumerie où différents mélanges correspondaient à des rites précis : fumées purificatrices, fumées à la gloire des dieux, fumées offertes pour que les prières soient exaucées.
Mais l’art du parfum ne se limitait pas aux seules fumigations.
Grâce aux découvertes des diverses propriétés de ces résines et aromates les prêtres se mirent à fabriquer des onguents pour la toilette des statues divines et pour la momification des grands personnages.
Les parfums comme offrande aux dieux
Peu à peu, pour les personnages illustres, tels que rois, pharaons, le parfum fait son entrée dans le monde profane, paré des vertus qui lui viennent de son utilisation sacrée : purification, thérapeutique, embaumement, apaisement, envoûtement et séduction.
Cléopâtre, dont on connaît son grand pouvoir de séduction était une grande utilisatrice d’huiles parfumées, dont elle se servait pour séduire ses amants.
Usage du parfum chez les Hébreux
La longue période d’esclavage des hébreux en Egypte leur permit de connaître et de s’approprier les techniques de parfumage et d’embaumement. Moise, par sa culture égyptienne, connaissait et utilisait les parfums, nous en retrouvons la trace dans le livre de l’Exode, où un jour Yahvé demanda à Moïse de fabriquer du parfum, d’en boire une partie et de mettre l’autre dans la tente du rendez-vous de la rencontre avec Yahvé (Exode 30,23) .
Pour les Hébreux, le parfum était sacré et précieux pour leurs rites religieux ainsi que dans leur vie quotidienne.
Les Romains, à leur tour, accordèrent une grande place au parfum. Ils apportèrent des améliorations aux ingrédients et en développèrent l’usage tout d’abord eux aussi en l’honneur des dieux mais également lors des rites funéraires et des pratiques quotidiennes.
A Rome le parfum était utilisé pour ses vertus thérapeutiques : Néron utilisait un baume à base d’encens aux vertus régénératrices pour éliminer les traces de ses nuits d’orgie.
L’importance du parfum à Rome, ainsi que son statut de principal port de la Méditerranée, lui confèrèrent le titre de » capitale du parfum » et lui permir de s’enrichir grâce au commerce des produits parfumés. L’industrie se développa autour des onguents, des pommades et des pâtes parfumées.
Au début du Moyen-Age, dès le XIIéme siécle les échanges commerciaux et les croisades ont étendu l’utilisation et le succès du parfum grâce à la découverte de la distillation et la culture des plantes à parfum.
Dans la religion catholique l’utilisation des onguents, des huiles, de l’encens et de la myrrhe perdure dans la liturgie.